Gordon Willis Séminaire A.F.I 1978


Pour ses étudiants en cinéma, l'American Film Institute organise des rencontres avec les techniciens renommés du 7ème art pour évoquer leur métier, leur technique et leur carrière. A l'été 1978, c'est le directeur photo Gordon Willis qui est invité. L'occasion de revenir sur quelques propos d'époque en ce jour bien grisâtre de sa disparition...

L'entretien, reproduit dans deux numéros d'American Cinematographer, est mené Howard Schwartz qui évoque pour commencer la réputation de l'homme dans son domaine : un "casseur de règles cinématographiques", ce qui lui vaut autant de controverse que de respect dans la profession. Tout a commencé avec son travail sur Klute de Pakula en 1971 où il s'est écarté de l'éclairage au sol au profit de celui en hauteur. Avoir de telles ombres portées sur les visages des acteurs était gonflé pour l'époque, mais totalement adapté à la situation... et c'est bien là tout ce qui prime pour Willis.
 
La discussion commence après une projection du Parrain 2. Sur le premier il n'y avait aucun éclairage sur les murs et sur le second, ni sur les murs, ni sur les personnages...



  "... on tourne plus vite de cette manière (rires)", "Le film a nécessité dix mois de tournage, la plupart des scènes du premier se déroulaient dans de petites pièces mais là on s'est déplacé un peu partout. La scène d'ouverture d'Ellis Island a été tourné dans un marché aux poissonx de Trieste, à Rome pour un plan d'intérieur et à New York, presque un an plus tard pour le plan de la statue de la Liberté, j'ai été d'ailleurs la dernière personne à faire un plan sur ce film". Au sujet de la sous exposition et des effets silhouette : " Je ne suis pas partisan d'un éclairage plein pot sur les acteurs pendant tout un film, ce qui compte c'est que la scène soit parfaitement interprétée, sans que la lumière en montre trop pendant un certain temps, puis qu'elle révèle quelque chose au moment approprié. Cela nous a valu de belles prise de tête avec Francis sur le premier..."

"Je n'apprécie pas la couleur bleue dans les films d'époque, ni dans les contemporains. Je la trouve vulgaire sur un écran. Je ne la déteste pas, je la supporte, mais sur un écran, je trouve qu'elle  elle a tendance à écraser les acteurs", "Brando avait besoin de connaitre précisément le cadre dans lequel il évoluait. Dans un plan large il privilégiait la performance corporelle et "économisait" ainsi ses expressions faciales pour les gros plans","Je n'ai jamais utilisé de cellule, je ne suis pas un maniaque du Kelvin, je connais les normes et j'aime les faire évoluer, donc je fais tout à l'oeil, toujours à l'oeil". " J'adorerai faire un film en noir et blanc, je trouve ça superbe et ça ne dessert pas du tout une histoire.C'est même bien plus visuel que la couleur". C'est un rêve qui se concrétisera dans les mois qui suivront avec le superbe Manahattan de Woody Allen.

Préparation du plan vertigineux des "Hommes du Président" qui doit s'élever à la verticale pour révéler l'ensemble de la bibliothèque du congrès.

An American Film Institute Seminar with Gordon Willis / American Cinematographer Volume 59 n°9 de Septembre 78  et Volume 59 n°10 d'Octobre 78 / Howard Schwartz /100 questions / Photos N&B / Copyright ASC Holding Corp 1978.



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