"Je ne prétends pas avoir une excellente mémoire, mais une sacré bonne ! Tout ce qui se rapporte au tournage de ce film y est comme gravé à jamais".Ces mots de l'acteur Ronny Cox planent sur toute la lecture de son ouvrage consacré à sa première expérience d'acteur de cinéma sur le long métrage "dont ont dépendu en grande partie mes 40 années de carrière": Delivrance.
On repart donc en sa compagnie dans la petite ville de Clayton en Géorgie, qui a vu débarquer au cours de l'année 71 une équipe de cinéma d'Hollywood. Le scénario étant adapté d'un livre déjà paru, une petite partie de la population locale ne fut pourtant pas très accueillante en regard de la scène clé qui allait être tournée sur place et alimentait une réputation de film "porno".
Mais la majeure partie des locaux y ont cependant trouvé leur interêt en travaillant pour la production ou pour les plus "typiques" en interprétant de petits rôles. Ainsi, Billy Joe Redden, le jeune joueur de banjo avait été auditionné à l'origine en tant que figurant. Bien que très fermé et "difficile d'accès" il avait séduit l'équipe par son apparence. Il n'était pourtant pas envisagé pour la scène du duel musical jusqu'à ce que Ronnie trouve le déclencheur en lui parlant de guitare. Dès cet instant le jeune Billy se prit d'affection pour l'acteur et n'écoutait que lui. Pour le diriger, le réalisateur John Boorman devait donc donner les indications à Ronnie qui les communiquait à son partenaire. Et pour le plan ou il détourne la tête à la fin de la scène, c'est en remplaçant Ronnie par Ned Beatty que fût obtenue la réaction, Billy détestant cet autre acteur !
L'histoire se poursuit ensuite au cours des six semaines de tournage en équipe réduite sur les flots de la rivière Chattooga, entre les problèmes de canoés, une rencontre inattendue avec des locaux, la perte de matériel, en bref toutes les difficultés liées à un tournage en extérieur et qui plus est dans la continuité du film, "on ne revenait jamais sur un lieu que l'on avait quitté". Les cascades aussi ! Dans les rapides et les rochers,effectuées la plupart du temps par les acteurs eux mêmes pour ne pas être en reste sur un Burt Reynolds très motivé et affûté sur les scènes à risque.
Ronny Cox s'amuse aussi des histoires qui ont fait la légende de ce tournage, par exemple comment on félicite encore le maquilleur pour l'effet de son bras retourné alors que c'est tout simplement une capacité physique de l'acteur lui même.Ou encore des acteurs qui ont décliné le rôle du violeur jusqu'à ce Burt Reynolds, originaire de Géorgie, se souvienne d'un ancien camarade de collège qui pouvait faire l'affaire. Lorsque Boorman lui demanda s'il savait ce qu'il devrait faire il aurait répondu " Oui, Burt m'a raconté... bah je pense que j'ai dû faire pire" !
Un petit livre passionnant qui s'il ne livre pas de détails techniques de fabrication, témoigne parfaitement de l'ambiance de ce tournage difficile.Quelques photos N&B seulement.
Duelling Banjos, The Deliverance of Drew / Ronny Cox / 120 pages / 5.5x8 " format 13x20 cm / Couverture souple / Soft Cover / B&W photos N&B / Edited by Barbara Bowers / Felsen Press / Copyright Ronny Cox 2012
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